GENEALOGIE

Les ancêtres de Majoie Hajary étaient originaires d’Afrique, de Chine et d’Inde. Ils arrivèrent au Suriname par bateau à Braamspunt, à l’embouchure du fleuve Suriname. 

*y s’écrit aussi ij, ici on utilise y. 
**Tjong Ayong, aussi appelé Tjong Ajong avec ou sans trait d’union  

Cart: KB, Den Haag, Tek. J.P Benoit, grav. P. Lauters

EXPLICATION

Les ancêtres féminines esclaves de Majoie vivaient toutes sur les plantations du propriétaire Anthony Dessé. Christina [son nom d’esclave] travailla jusqu’en 1863 avec sa mère Auba [son nom d’esclave] sur la plantation Leasowes (Coronie), toutes deux sont nées en esclavage. (Parfois Auba s’appelle Acuba.)

Selon les archives de la Fraternité évangélique du Surinam (EBGS), le mari d’Auba est Philippus Bernhard. On n’est pas sur qu’il soit le père biologique de Christina. Après l’abolition de l’esclavage en 1863, la mère et la fille s’appelèrent respectivement Auba Carolina Rogers et Clementina Christina Rogers.

Jusqu’en 1873, les personnes asservies restaient sous le contrôle de l’État. Selon sa famille, Christina s’est installée dans la plantation Good Intent (Nickerie), appartenant également à A. Dessé).

Charles ou Charley [son nom d’esclave] est ‘ employé de maison’ à Plaisance (Nickerie), en 1858 Dessé l’affranchi. Dès lors, il s’appelle Charles Esse (également appelé Essed dans les archives de l’EBGS). En mars 1889, il épouse Christina Clementina et meurt la même année.

Sa belle-fille Carolina Batseba (ou Beatsheba) Andresa Rogers reçoit son nom de famille. Son père biologique est selon les livres de l’EBGS) : Jantje Boorleder. Il pourrait s’agir de Jacobus Adolf Boerleider (1845- ?), fils de Lea (plus tard Lea Boerleider ( 1817-1879), qui a été affranchie en 1859. Jantje et Lea venaient des plantations de A. Wildeboer et J. Rincke [voir Een ongekende elite, p. 308, Ellen Neslo, 2016].

Carolina Esse épouse Willem Tjong Ayong, né à la basse Saramacca. Ses parents sont originaires de Chine. Le nom de la mère de Willem est Tjon Lim Fay selon une source (livre de famille) et selon une autre source (Tjong-Alvares) : Jong Lim Taij. Jong Lim Taij travaille sur la plantation Catharina Sophia à Saramacca (pour B.A. Dessé), où elle rencontre le père de Willem : Tjong Ho Foeng.  
La fille de Willem et de Carolina est Philippintje Wilhelmina Albertina. Elle a épousé Harry Najaralie Hajary. Ils sont les parents de Majoie Hajary.

Les ancêtres de Majoie, du côté paternel, étaient des travailleurs contractuels venus d’Inde. Ils etaient souvent désignés – même après leur période de contrat – par leur numéro de contrat. Les parents de Harry Hajary étaient nommés Hajary 1215 B et Majoie 372 L. Majoie donc porte son prénom. La mère de Hajary 1215 B s’appellait Shairally. Les parents de Majoie 372 L s’appellaient Jainub 371 L et Akkookhan 360 L. Ils vivaient dans l’ouest du Suriname, en particulier à Nickerie. La plupart des ancêtres de Majoie ont fini par s’installer à Paramaribo.

Sources : Archives nationales des Pays-Bas/Suriname, CBB Paramaribo, EBGS à Paramaribo, journaux De Surinamer, nieuws en advertentieblad du 12-08-1926 et Surinaamsche courant et Gouvernementsadvertentieblad du 20-11-1858, Carry-Ann Tjong-Ayong, Aisha Ali, Ellen Neslo, Okke ten Hove, Chandra van Binnendijk, Robertine Romeny, famille Mohamedjoenoes/ Osinga, Tjong-Alvares (dwtonline.nl).

urn-gvn-SURI01-KAARTENZL-105-20-03-large
Les ancêtres de Majoie Hajary étaient des esclaves ou des travailleurs contractuels dans les plantations du Suriname: à Nickerie, à Coronie et à Saramacca.
Carte : De Lavaux, 1758, Collections spéciales Université d’Amsterdam. Allard Pierson, Université d’Amsterdam, HB-KZL 105.20.03
Les parents de Majoie : Harry Hajary (« Paake ») et Mien Tjong Ayong (« Maake »). Les parents d’Harry Hajary étaient originaires d’Inde. Les parents de Mien étaient originaires de Chine et d’Afrique. 
 Set de service en cuivre que Harry Hajary a rapporté d’Inde à sa famille au cours  d’une de ses missions gouvernementales pour  réglementer mieux l’immigration des travailleurs contractuels hindous. 
Majoie adorait porter – surtout dans les occasions officielles – les vêtements de ses ancêtres indiens : le sari et un foulard. Parfois, elle se peignait un bindi (point) sur le front.  
Carolina Batseba Andresa Rogers, plus tard Esse ou Grandma Carootje, est la grand-mère de Majoie. Extrait de l’album photo de Carry-Ann Tjong-Ayong (nièce de Majoie).
Clementina Christina Rogers est l’arrière-grand-mère de Majoie et la mère de Carolina. De l’album de Carry-Ann Tjong-Ayong.
cliquez sur l'image pour voir l'agrandissement.
Majoie a basé le texte de son oratorio Da Pinawikie (La semaine de la Passion) sur la Bible Sranan tongo de sa  grand-mère Carootje qui daterait selon elle de 1870. La photo montre une bible datant de 1895 édité à Paramaribo.
Majoie et Toetie sont habillées toutes les deux en costumes « par weri », inspirés  d’un costume chinois  réalisés sans doute par leur mère Mien Tjong Ayong alias Maake.
Photographie du salon de l’appartement où Majoie Hajary a vécu avec son mari Roland Garros en 1951 à St. Denis, en banlieue parisienne. Au dos de la photo, Majoie a écrit à sa famille au Surinam : « Un coin de notre salon avec le Bouddha qui rit ! Une autre photographie du salon montre un portrait de Toetie, la sœur de Majoie, et une kotomisi – poupée habillée par Maake en costume surinamais. 
Photo de l’album de Carry-Ann Tjong-Ayong (une cousine de Majoie). Willem Tjong Ayong est le mari de Carolina Esse et le grand-père de Majoie. Il était l’aîné des enfants de sa mère, dont le nom était Tjon Lim Fay  (Jong Lim Taij). Le mariage n’a pas duré, on ne sait pas en quelle année ils ont divorcé. 

Lors de la réalisation de ce site, une grande attention a été portée à la mention des noms, des sources et des droits d’auteur. Si vous rencontrez ou reconnaissez un de vos travaux sans que votre nom soit mentionné, veuillez contacter le gestionnaire du site  Ellen de Vries 

© TOUS DROITS RESERVE  ELLEN DE VRIES | WEBSITE CREE PAR: REINIER MATHIJSEN

 
error: Content is protected !!